LA PAROLE ERRANTE (extraits)
Le thème : Voter la proposition
(par le chef d’orchestre)
Avec
ces ecritures de marche
autour de nous,
et qui nous sollicitent,
nous
n’aurons
d’autres existences
que celles de leurs contraintes.
Pourquoi
(ne pas nous ouvrir)
la possibilite du choix?
Variations I
(par les interrogatifs)
Qui va nous donner
la possibilite
du choix?
les personnages?
les matricules?
le marchandage
entre leurs compromis?
et nos dosages?
N’estce pas
l’ecriture
avant d’exister
assassinee?
Musique repetitive I
(par les possessifs)
Nous entrons
dans un temps
qui est le nôtre
mais
que barricadent
des intentions
qui
ne sont pas les nôtres.
Signes,
nous devenons
notre propre
apocalypse.
Variations II
(par les indefinis)
Nous sommes pris
entre
possibilite
et hypothèse.
Les phrases forment
un puisard
dans lequel nos fonctions
leur gravitation perdue
essayent de se mettre
à la vitesse
d’une autre
lumière.
Musique repetitive II
(par les archaïques)
Notre opiniâtrete
c’est la musique même
du manuscrit
tantôt perçue,
tantôt devinee,
tantôt devoree par les habitudes
de la phrase
mais
revenant toujours
à la surface.
Variations III
(par les personnels de 2e categorie)
Nous ne sommes rien.
Soyons tout.
Mise en boucle
(par les demonstratifs)
L’ecrit
c’est notre
hyperespace.
Si nous y entrons
c’est toujours
dans l’espoir
(peut-être demesure)
de renaître
dans un autre univers.