Українська та зарубіжна поезія

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LE BLEU ET LA POUSSIÈRE (extraits)

Tout se taira, tout
se fera silence embue.
Le hasard, quelque part,
mettra son chapeau d’âne
pour un dernier adieu.
Pour nous qui vivions
mourront les mouches.
Après tes dits et tes proverbes,
tes lunes, tes lubies, tes rêves,
ta voix nue surgira
comme une mer qui gronde
au plus profond des fonds.
Vie ne veut pas dire
que vivre est absence.
Mais si vie exige
des brassees de fleurs,
et que fleurs disparaissent,
tu peux partir.
De ton enfance au gre des voyages,
de tes rixes, de tes trepas minimes,
de l’oubli de toi-même,
il te restera le bleu
dont on fait les poèmes.
Ensuite viendra le temps
que la nuit engloutit.
Viendra la rose noire
dans l’alerte du vent.
La fièvre qui s’apaise
te laissera inanime
respirant à l’accalmie.
Viendront les brumes tranquilles
au fil des marais et des lacs.
Sifflera l’eau volee
par-dessus les moulins.
Tenèbres chuchoteront.
L’echo invisible ameutera
l’indicible echo.
Avions-nous promis
d’être nuage ou rêve?
Non, nous vivions nus,
sans nous soucier des autres.
Et nous faisions semblant
de croire à la melancolie.

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LE BLEU ET LA POUSSIÈRE (extraits) - JACQUES IZOARD