À Eugène Dabit
À Eugène Dabit.
Au château tremblant, canal de l’Ourcq, Saint-Martin
Trepignaient les mariniers sous les drapeaux de frites.
Les moules sautaient dans des cuves rouges
Avec des clins d’oeil bleus.
On parlait de revolution, de Jaurès.
Des journaux etranges montaient l’absinthe, la tomate.
Les flics dechapeautaient souvent les pêcheurs
Qu’ils prenaient, de loin, pour des armes.
On admirait les fossettes des peniches.
Les radis sechaient sous le linge
Bord à bord on se plaint de la maigre cervelle des
saisons.
À la sortie d’un hôtel, une jeunesse se met à danser.
On donne par habitude un goût de prunes aux etoiles,
Derrière les rideaux qui courent goutte à goutte.
Les petites filles brisent leur pain avec l’hostie
De belles dents chauffees du rasoir d’une moustache.
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