SOPHIA DU CENTAURE
Le vent est prince de ces Terres. Il ne cesse d’aller et
venir, traînant partout son manteau limpide. Il a soin
de tout et ne laisse en paix ni les dechets ni les morts.
Aux arbres qu’il frequente viennent des Livres de
connaissance. On y apprend debout les raisons de la
race et ses lois, la futilite qui les gouverne, l’entêtement
des gènes. A peine lues, le vent emporte leurs feuilles,
sans appel. Personne ici n’a droit deux fois au savoir.
Chacun naît avec son arbre, dont l’ombre s’eclaire à
mesure que le sang, au cœur de celui qui apprend,
s’epaissit et s’entenèbre.
L’arbre à sec, defolie, fournit de bois les bûchers
qu’avive le vent, prince de ces Terres. Le bas de son
manteau balaiera la cendre des morts avec celle des
mots.
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