Fleurs de cerisiers
Le petit espace de temps où tu traverses les fleurs
du cerisier, eclatantes au soleil, dejà s’effaçant comme
neige, c’est toute ta vie que tu traverses ainsi d’un
regard. Elle est ce pur espace comme il va s’effondrer
d’un nuage, d’une brume, d’une nuit; ce pur espace
qui tremble dans l’espace et qui ne se deploie que par
blessures, jamais glissade heureuse, sinon de ce regard
accroche un instant à un blason de vert tendre et de
blanc. Ceci n’est pas compte, jamais, cette somme de ta
vie! La blessure est ancree dans le corps mais lui n’a
pas de racines – pas encore – il porte ces fleurs
comme un aveugle (en une nuit parfois il ne reste que
cette promesse du fruit – trop rouge le fruit! ), il porte
ces fleurs, il les broie avec ses pilons d’os.
O poudre commune, comme nos chemins sont
legers!
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