Українська та зарубіжна поезія

Вірші на українській мові






FRIDA KAHLO

La nuit boiteuse lèche les plaies des trottoirs de Coyoacan et vomit sa solitude dans le caniveau de l’aube. La nuit boite comme Frida, et du sourire à la plainte, il pleut des fleurs d’allumettes dans son regard ; des fleurs d’allumettes qui brûlent une forêt d’obsidienne et toutes les vertèbres de l’arbre tordu de son corps. Une forêt d’obsidienne dans la machine à coudre de ses reins ; la machine à coudre les jungles musculaires de la douleur.
Ô Frida, la douleur est ton pays ; la douleur boite dans ta jambe ; la douleur est ta salive ; la douleur est ta couleur -, la douleur est un tramway qui deraille dans ton sang, et des papillons rasoirs s’envolent de tes seins pour lacerer le printemps ; et des papillons rasoirs pleuvent sur tes hanches.
Frida parle le langage broye des etoiles volcaniques. Frida a des mains de geranium. Frida est le plus grand peintre du Mexique. Frida est le plus grand peintre de l’amour, et des soleils de plaies s’ecrasent sur la toile ; et des soleils de plaies explosent dans les veines tranchees du paysage.
Mexico / New York, le temps d’un orgasme dans les glaïeuls egorges de l’horizon. Mexico / New York, l’homme boite comme Frida, l’homme boite comme la nuit, l’homme est un cri que le monde devore. L’homme est un cri cousu sur tes lèvres.

Le Gant perdu de l’imaginaire, Le Nouvel Athanor

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FRIDA KAHLO - CHRISTOPHE DAUPHIN