AQUARELLES I
I
Les jours en tête,
il fallait marcher sans cesse dans les dunes.
Nous avions des jumelles pour regarder la mer
et nous rapprocher des temps anciens
des monstres marins.
Cela dependait souvent de la longueur
de la courbe observee :
pouvoir nous redecouvrir,
inconnus,
et pourtant venant à la rencontre de nous-mêmes.
II
Desensables,
statues de sel.
Il n’etait pas rare
que nous soyons aussi en butte
à des racines noueuses
sorties du sol
tels des rapaces supplicies.
Au milieu des travaux de soutènement,
le dimanche,
attenant à la gloire.
III
Les equivalences
s’etendaient à perte de vue
et les normes d’eternite.
Peut-être avons-nous oublie
ce qui nous appardent.
Car voici la courbe repandant son ecume,
sa faune qui s’etiole
sans jamais atteindre
des heures semblables.
IV
Tout s’amasse,
lumière sur lumière,
ombres seculaires
sur le flanc de ces nudites.
Du silence qui s’abrite
derivent les cris.
La noyee attachee à l’avant
du bateau
possède la science de la marche
des etoiles.
V
Irions-nous jusqu’au depliement
dernier du ciel?
Alors que de chaos azures,
de troupeaux prestigieux,
de hardes!
Tout se module
selon nos previsions,
quand nous reperons
à maree basse
celui qui s’invalide ;
en s’eloignant,
il epuise l’infini.
Pour le rattraper
il faudra enjamber le present.