MÉDITATION DU 21/7/85
Je regardai ce visage, qui avait ete à moi. de la
manière la plus extrême.
Certains, en de semblables moments, ont pense invo-
quer le repos, ou la mer de la serenite, cela leur fut
peut-être de quelque secours, pas moi.
Ta jambe droite s’etait relevee, et ecartee un peu.
comme dans ta photographie dtree la dernière chambre.
Mais ton ventre cette fois n’etait pas dans l’ombre,
point vivant au plus noir, pas un mannequin, mais une
morte.
Cette image se presente pour la millième fois, avec la
même insistance, elle ne peut pas ne pas se repeter
indefiniment, avec la même avidite dans les details, je
ne les vois pas s’attenuer.
Le monde m’etouffera avant qu’elle ne s’efface.
Je ne m’exerce à aucun souvenir, je ne m’autorise
aucune evocadon. il n’y a pas de lieu qui lui echappe.
On ne peut pas me dire : “sa mort est à la fois l’ins^
tant qui precède et celui qui succède à ton regard, tu
ne le verras jamais”.
On ne peut pas me dire : ” il faut le taire “.