Le temps est un grand maigre
Les traits tires, les dents passees au noir pour dire ce qui ne peut l’être. La moindre parole ainsi prononcee sous des pierres, pèse et repèse, nom qui ne dit pas son nom, bouche qui se ferme, reprend, mastique, repugne à lâcher, comme une fève. D’en haut ce n’est pas qu’on parle : on les sort, poignees de grains jetes qui roulent et se dispersent. Tout cela suspendu, comme on tient dans la main son jeu de gestes bien compris. Ici, sans rien cacher puisque tout est dejà secret, un festin mais d’ombre, mais de retrait.
Le temps est un grand maigre, Wigwam
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