Українська та зарубіжна поезія

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UN CHANT POUR AIMÉ CÉSAIRE

Du dernier volcan est arrive Cesaire :
à chaque poème il renaît de ses cendres
pour redonner des ailes au rêve caraïbe.
Au nord des poètes, au sud de tous les mots
Cesaire a le poids d’un grand matin de soleil
et sa lumière est attendue dans le tumulte
d’une famille de feuilles qui ne tombent jamais.

Plus libre que la flambee des saisons,
il habite l’air chaud du vrai ciel des hommes,
sur le dos du mot Martinique, sans escale,
il traverse les plus grands froids du monde.

Entre etoile et mort son orient fraternel lève des tresors à l’horizon de nos malheurs.

Merci frère pour ce côte solaire en toi,
merci pour le galop du fier petit cheval
qui arrive en tête à la course des marees :
Cesaire plus glorieux tam-tam que jamais,
maître du satellite auquel nous confions
les voyages de nos meilleurs arbres à pain.
Je chante Aime Cesaire : je ris, je danse de joie
pour l’homme entête de racines et de justice,
je chante la force emerveillee du poète
qui convoie la sève à la cime du fromager.

Texte publie dans Au matin delà Negritude (1990), in Rage de vivre, œuvres poetiques complètes, © Seghers, 2006.

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UN CHANT POUR AIMÉ CÉSAIRE - RENe DEPESTRE