SIBIL
Chevelure de Berenice
On a du mal à le croire : les fleurs en prennent à leur
aise. Elles s’elèvent par essaims dans l’air du matin.
Quelle qu’en soit l’espèce, oxynaire, orties blanches,
fleurs de courge, dahlias à bajoues, elles bondissent
doucement vers des soleils pâles peu capables de
nuire. On ne sait si, par principe, elles reviennent le
soir à la tige mère, ou si elles se posent au hasard sur
l’une ou l’autre, vacante et depourvue de prejuge. S’il
pleut, elles se cachent, se ferment sous l’aile du toit,
l’aisselle de l’arbre. Sinon, si plat, si calme, le ciel est
tapisse – odeurs, couleurs! – selon les caprices du
vent.
(2 votes, average: 3,00 out of 5)
Related posts:
- MELANCHOLIA SI Les rimes sont des sepultures Leur encre est plus noire que celle des tombeaux Elles servent aux troubadours sans guimbarde […]...
- Un oisillon mort, à demi devore, va Un oisillon mort, à demi devore, va Pousse par le vent qui rebrousse son duvet. Il n’aura pas vu longtemps […]...
- La pluie ne se pose pas encore sur n’importe quelle La pluie ne se pose pas encore sur n’importe quelle epaule. L’accordeoniste a tourne les cartes. L’aiguiseur de couteaux part […]...
- LE BLEU ET LA POUSSIÈRE (extraits) Tout se taira, tout se fera silence embue. Le hasard, quelque part, mettra son chapeau d’âne pour un dernier adieu. […]...
- ZOO À la tombee de la nuit quand se sont refermees les grilles l’elephant rêve à son grand troupeau le rhinoceros […]...
- PARLER Ton silence est un verre en cristal : je le brise. L’aspic aime le verre et la faim fait la […]...
- Fleurs de cerisiers Le petit espace de temps où tu traverses les fleurs du cerisier, eclatantes au soleil, dejà s’effaçant comme neige, c’est […]...
- L’ÉCHEC Je te parle je te parle je te parle ô silencieuse flèche lumineuse parole dechire dans ta chevelure je voudrais […]...
- PLUTON On les appelle les îles de l’Archipel-qui-tousse. Res- pirez, respirez de la mer peu profonde qui les afflige les buees […]...
- COMMUNION SOLENNELLE de loin je vis deux femmes assises au vert je ne sais quoi faisant l’une près l’autre leurs corsages blancs […]...
- Demain, quel temps il fera Parfois tu me surprends. Tu veux t’enfoncer davantage dans la ville. Tu aimes, dis-tu, les vieilles rues pavees qui vont […]...
- ADULAIRE On te nomme aussi pierre de lune car tu es exil d’astre au profond de la terre comète bâillonnee par […]...
- Il y a des jardins qui n’ont plus de pays Il y a des jardins qui n’ont plus de pays Et qui sont seuls avec l’eau Des colombes les traversent […]...
- Se lever tôt, se coucher tard Se lever tôt, se coucher tard, restreindre l’espace de reparadon retrouver le souffle des mots perdus hors de la cage […]...
- STRATFORD L’une avait des cheveux blonds Et ne les penchait guère Que sur les redoutables heros de ses livres, Quand ils […]...
- COMMUNIQUÉ DE L’OMBRE Passage avide un peu de suie sur le miroir l’ombre communique une disponibilite à ne savoir qu’en faire des heures […]...
- SI BREVES LES COLOMBES Ton arbre, ton amant, ton amour formant terre Sous un morceau de lune egare dans ta vie Plus grande que […]...
- La surface d’un automne La surface d’un automne est inversement proportionnelle à la hauteur de sa tris- tesse le nuage interroge multiplie sans difficulte […]...
- Le pre est veneneux Quand il sort pour rêver dans le pre irregulier, sur l’herbe grasse, un beau parterre de broderie, en ete des […]...
- Le poète – il n’existe pas – Le poète – il n’existe pas – est celui qui change de sexe comme de chemise une humide contre une […]...
- Peut-être le ciel Peut-être le ciel L’horizon sur les pierres La mer un saule Il n’y a plus de neige Descente et lumière […]...
- Le vent est si bref Le vent est si bref Et l’elan et la cour Et voir enfin C’etait la nudite Et une ruelle Et […]...
- JE SUIS NÉ D’UN ALOÈS Pulpe rose et bois de livraison je parle de ces palais de sang fige de ces fleurs mâles où songent […]...
- CALLIGRAPHIE catapulte perse à l’aube des mots aveugle mur allege plume ombragee aerienne main de lune ble d’or grave gloire orfèvrerie […]...
- Plonger dans le regard Plonger dans le regard (toujours la profondeur des yeux m’etonne) Dejà tu sais cette pedte lèvre qui me brûle. Une […]...
- RÉSISTANCE GROUPE ASIANIA Pour la prochaine mort eveillez les enfants Pour le prochain desir du soleil acclame ; Pour la prochaine entente appelez […]...
- LIBERA laissez le liberdn creuser sa tombe de sa pelle de plaisir fouillant parmi fleurs agapes et les mille belles laissez-le […]...
- LE PEIGNE Il me faudrait trouver un peigne. Je serais rivière, longue et sans nœuds, Parallèle à moi-même et descendant Librement, selon […]...
- L’AVEUGLE J’ai vu tes filles, Dieu des armees Et tout de suite j’ai aime leurs yeux de brume J’ai aime leur […]...
- Parmi des fleurs d’amour et de haine Parmi des fleurs d’amour et de haine j’ai cru voyager or je n’ai ete qu’inattentif ; je me suis complu […]...
- FRIDA KAHLO La nuit boiteuse lèche les plaies des trottoirs de Coyoacan et vomit sa solitude dans le caniveau de l’aube. La […]...
- À LEOPARDI À jamais tu te reveilleras, Cœur plus leger, sans bosse. Vie est la première certi- tude Que l’on croit impensable. […]...
- CHAMBRE Les larmes sur l’ardoise, Les armes dans la chambre. Quelque chose pensait… Il fallait que les fantômes mangent! La neige […]...
- L’EAU FROIDE GARDÉE (extraits) Je salue la jeunesse de la lumière Sur ce pays de grande chastete Parce que ses femmes sont fermees Elles […]...
- LE NOM QUI M’APPELLE à ma mère Marie Abel je suis celui qui se lave les mains avant d’ecrire ne me demande pas comment […]...
- JALOUSIE Il lui arrive de plus en plus souvent la nuit de descendre dans la cuisine où fument en silence sous […]...
- L’ENDORMIE De touffes de fleurs je puis frôler tes yeux ou rafraîchir tes tempes avec des feuilles… Ni les caresses d’or, […]...
- VIEILLARD-ENFANT TES CENDRES vieillard-enfant tes cendres toute cette obscurite dis-moi : tu n’es pas ne, tu n’es pas mort – dejà la nuit […]...
- L’Averse bleue après la peur Le merle chante à quinze heures, boulevard de Port-Royal sur ma glace concassee il verse l’eternite Mais la gitane est […]...
- (romance) Issy-les-Moulineaux sentier des Épinettes je me souviens je n’avais pas vingt ans la frangine à mon bras gloussait No no […]...