L’HIVER QUE J’APPRÉHENDE
Je ne redoute pas cet hiver qui s’avance,
ni le gel qui durcit la terre et fige l’eau
cependant que le froid vous rampe dans les os ;
ni la neige couvrant de son moelleux silence
la campagne deserte et les toits des hameaux.
L’hiver que j’apprehende est celui de l’absence,
ce vide autour de moi lorsque tu n’es pas là
quand les loups du desir griffent le matelas,
que je te sais aussi maudissant la distance
qui te maintient trop loin du cercle de mes bras.
Je t’aime, t’aime, t’aime à toujours le redire,
tu m’aimes, m’aimes, oui, à n’en jamais douter ;
au moins l’aurons-nous su et aurons-nous goûte
aux feeriques fruits que ce double delire
a porte dans nos cœurs à leur maturite.
Je voudrais t’enlacer comme fait le lierre,
couvrir de mes baisers ton tendre corps offert,
penetrer dans ta chair telle en un fjord la mer,
entendre ton ressac en appeler à Pierre
et moduler après ton nom à ciel ouvert…
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