Chute
La douce lenteur de cette chute d’une feuille morte,
la saison avancee, comme un rappel etrangement
proche où le mot chute semble franchir sans dommage
tes lèvres.
Mais quelle avancee, ô nuages? Non pas la dernière
feuille morte : dans les remous du temps jamais de veri-
table repos. Douleur, lisere des choses, plus poignante
soudain dans la joie – qui ne le sait?
Il te faut lever très haut ton visage, l’amenuiser à
coups de nuages, le perdre dans cette chute d’une
feuille morte, cette chute qui est annonce. L’oublier là,
si proche de cette dotation furieuse du temps ; la respi-
ration de cet espace tombant en toi comme une pierre.
Toi, chute, qui portes seul le fardeau.
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