IMMEUBLE I
La nuit quand les bruits se font rares
et que les couloirs s’ajoutent aux couloirs,
je sais que nous n’existons pas,
je sais que tu ne reviendras pas, que demain ne revien-
dra pas
ou que le jour viendra et prendra tout à coup ta place
(et je ne te reconnaîtrai pas, et l’instant
s’ecoulera ainsi sans penser à rien), lorsque tout à coup
quelqu’un vient
que je ne reconnais pas, je n’arrive pas à le voir,
je n’arrive pas à voir son visage et les sons des autres
etages
sont les mêmes qui toujours se repondent, sont de
simples lueurs
dans les couloirs silencieux où brillent
les veilleuses de minuteries comme des megots brûlant
dans l’ombre
– et ainsi sans penser à rien, jusqu’à ce que la lumière
à nouveau jaillisse
avec ce bruit profond de baiser que fait tout autour le
ciment.
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