UNE LEÇON DE MODESTIE
Aussi noir que le feu tu distingues un caprice du temps,
Un paysage resume par l’eclaircie ephemère
D’un pianiste qui pourrait se nommer Tatum, Monk
ou Peterson
Mais que reste-t-il de l’equilibre musical si tu voyages
Dans la necessite de vivre sur les rigueurs d’un homme
Endolori par quatre nuits de veille, si tu pretends devo-
rer
L’orchestre de Duke Ellington avec la naïve ambition
De parvenir à maîtriser les cuivres?
Laisse-toi envahir par les attachements de ce couple
amoureux ;
Solitaire, capable d’enfouir les scories du langage
Sous ces ronces où les abeilles thesaurisent leur budn.
Laisse venir ton sang dans l’herbe, comme une enfant
Avide de scandaliser l’interminable liturgie
Si les lignes de son corps
(Son absolue transparence, ses manières eblouissantes)
Guident le chorus de trois hommes dont les mains ne
tremblent pas
Lorsque la mort s’installe, improvise dans son style
indechiffrable.