Car le visage est jusqu’au bout, intempestif
Car le visage est jusqu’au bout,
intempestif,
et la semblance est innombrable –
on dit : fluente. La
tendresse qu’on eprouve à regarder
un enfant se dissipe quand lui vient
sa solitude. La
porte claque et tout tremble. J’ai
ses yeux sur moi
qui me denudent, me
” pardon du jeu de mots ”
devisageant, et l’âge
est en lui-même impitoyable.
Les yeux, la nuit,
ils s’agglomèrent dans le souffle ;
ils ont
leur voix à eux, et pas
de cire imaginable pour
les eloigner. Un bruit
en tant que tel.
“Alors, c’est vous? ”
dit-il, en regardant
non les yeux du visage, mais les yeux
dans sa memoire du
portrait-et elle,
elle est plus effrayee par ces yeux-là
que par les autres qui,
colles contre sa nuque, un jour,
seront sa mort.
Car ce visage-là lui rend visage
et son
apparition compassionnelle,
le couteau ne pourra
qu’en detourner
la douceur inflexible.
Le buisson-vu
vous brûle.
Figures, Le Seuil
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