LES FEUILLES VOLANTES
Adieu mon livre, adieu ma page ecrite,
Se detachant de moi comme une feuille,
Me laissant nu comme un cliche d’automne.
Je vous dedie une arche de parole
Pour naviguer, mes amis, naviguer
Dans ma memoire où se taisent les loups.
Vole ma feuille au-dessus de la ville,
Franchis le fleuve et detruis la frontière.
Amour, amour, ô ma geographie!
Et si tu cours au fil de l’onde, un songe
Recueillera mes images mouillees
Que dans un pre le soleil sechera.
Poète ici, poète comme un arbre
Offrant sa feuille à la terre gourmande
Et dans l’humus herbe ressuscitant.
Un autre livre, une parole neuve,
Les mêmes mots dans d’autres mariages
Et toujours l’homme et son tapis volant.
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