L’ORPHELIN
Oscar Milosz In Memoriam
Pauvre enfant, souviens-toi de la pluie.
La main tombe desemparee par ce corps osseux, sans fin mis en boue – solitude parcourue entre des planches de veines bleues.
Ah, ma mère de bois qui tremble, vous avez ecoule ma peur, abandonnant le temps de vivre!
Votre regard seul sans aiguilles s’est fige sur le cadran sans amour.
Ma dernière horloge a donne des sanglots arrêtes.
Pourtant, jamais plus de mecanismes secrets: desormais je ne verserai plus de saisons dans l’oreille des morts, ni de larmes pour le bercement des vivants.
À quoi bon l’eternite encore, et quel chagrin?
C’est absurde, pouvons-nous lentement installer le hasard?
Comparer cela vraiment à contrecoeur et courant fait mal.
Adieu le fleuve et toutes les choses, je vous rends à la vie et à la poesie.
Maman revient me sauver.
In Triages, Tarabuste
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