LE COUP DE GRÂCE
C’est moi Seigneur J’ai les bras etendus
Comme quelqu’un qui ne croît pas Qui ne croît
guère
Comme quelqu’un qui n’etait pas fait pour la croix
C’est moi Seigneur qui ne sais aucune prière
Moi qui ai dû tomber pour me mettre à genoux
C’est moi Seigneur Haletant sous cette misère
Ce grand poids de misère udle
Udle Inutile Je ne sais pas
Un grand vent sur la place vide
La place où nous dansions l’ete
C’etait une place nommee
Place de la Raison
Nous y dansions le cœur leger
Car la raison elle-même est legère
La danse d’aujourd’hui est lourde comme notre peine
Mais c’est une danse quand même
La danse d’une etoile dans la nuit
C’est moi Seigneur Pourquoi ai-je parle ainsi
Je ne vous aime pourtant pas
Je n’ai aucune envie de vous
Je suis devant vous comme devant cette femme qui est
morte
Que j’ai aimee par-dessus tout et que pourtant je n’ai
jamais aimee
Je ne vous aime pas Seigneur Je viens à vous d’un air
mauvais
Un air mauvais comme l’air de ces mauvais jours
De ces jours de fièvre et de glace
A coups de pioche dans le malheur
Qu’il s’ecroule ce desespoir de sable
Et qu’il tombe par blocs aussi gros que nos cœurs
C’est le desespoir Je ne l’avais jamais regarde en face
J’ignorais ce visage que j’ai aujourd’hui dans la glace
C’est pourtant vrai que je suis prisonnier
C’est pourtant vrai qu’il n’y a rien à faire
C’est pourtant vrai que nous sommes desesperes
Et cette nuit aux yeux ouverts
C’est pourtant vrai
C’est pourtant vrai que nous sommes loin de tout et de
nous-mêmes
Que nous sommes au lieu où vous seul vous trouvez
Et nous buvons l’air noir où vous seul pouvez vivre
Seigneur C’est pourtant vrai.