À MA MÈRE
à l’occasion du Pen American
J’ai plante mon mât au cœur de ce territoire
Me voici loin des miens
J’apprends maintenant à danser d’un seul pied
Et à oublier ma tradition de bipède
La terre rouge de ma contree
N’a pas quitte mes semelles depuis la dernière transhumance
Le sommeil habite mes paupières
Mais je dors d’un seul œil
D’une seule oreille
J’ai epouse le destin de la feuille
Je me detache de l’arbre et m’envole au gre du vent
Je retombe toujours au pied de l’arbre
Et même s’il m’est arrive d’être emporte par le courant d’une rivière
Dans chacun de mes songes
Revient ce nom
Deux syllabes
Congo
À present, je ne resiste plus
Quand la douleur me convoque aux heures où l’insomnie Hante les paupières
Je retrouve les ombres nocturnes de notre village Et mon cœur bat au rythme d’un troupeau Apeure par une tornade imminente Me restent alors pour arroser le sol aride du retour
Ces larmes torrentielles qui debordent
Le lit de mes peines
Quand je rentrerai de mon pèlerinage
La porte de la demeure sera close
Quelques moutons brouteront la dernière herbe du voisinage
Je prendrai le chemin du cimetière
Et je reverrai cette tombe toute seule
Près de l’arbre qui donna naissance à mes premiers poèmes
C’est là qu’elle repose, ma mère
Et c’est là que j’habite depuis longtemps
Poème lu à New York