SA BARAQUE
tu me tiens par les sens tu m’attires vers toi
faute d’avoir quelqu’un de plus aime que toi
je me rends dans ta cage où plein de volupte
tu me fais perdre sens semence et volonte
faute d’avoir quelqu’un que j’aimerais je vais
dans ta baraque où tu ne fais que m’achever
où tu me fais sniffer des poppers qui m’agitent
et lâcher ma raison afin que je jouisse
je suis un faible qui s’adonne à la misère
au lieu d’avoir un ange à aimer comme un frère
au lieu de m’elever aux beautes d’un regard
je prefère un nectar dont je reviens hagard
et tout seul et stupide comme un quadrupède
qui rentre sur la route à travers la tempête
je rentre à travers le trafic tonitruant
d’une ville acharnee à tuer ses enfants
mais l’attrait du bonheur est tel que chaque fois
je me rends aux degâts qui m’attirent vers toi
car que faire? que faire? quand l’amour est morte
et referme sur nous de toute part sa porte?
pendant quelques minutes tu sembles m’aimer
pour ces quelques minutes ne suis-je pas ne?
alors pourquoi ne pas me rendre à ta baraque
même s’il faut plus tard que mon cœur s’en detraque
parce que je n’ai pas la simple finition
de deux amants qui se font la conversation?…
aujourd’hui le soleil est revenu sur terre
ah! ne peut-il pas faire que je trouve un frère?
mais sans doute est-ce trop prier ce dieu de flamme
qui sourit aux heureux et frappe ceux qu’il damne?
In Thauma n°2