LA CLEF DE L’ORIGINE
Celui qu’a terrasse la violence
N’est-il pas retranche pour toujours de lui-même?
Pèlerin du soleil aux trousses de son ombre,
Renaîtra-t-il, errant combien d’annees encore,
Cherchant la verite dans une place etrange?
Prier
C’est ecouter
Aux portes du silence.
Je franchis le seuil du cimedère de campagne juif en
Basse-Alsace
Où j’allai tout enfant avec mon père dans les averses de
mars
Après l’hiver impenetrable et le brouillard d’ecole
Poser des graviers blancs
Sur l’arête des hautes stèles grises rongees de givre.
Maintenant c’est l’heure ultime de l’ete,
Les punaises rouges et noires
Font l’amour en dormant sur le seuil de grès concave
use par les morts,
Hache de barreaux d’ombre entre les grilles rouillees
Qu’etrangle la grosse chaîne toujours cadenassee
portant l’ecriteau :
” S’adresser à Mr Abraham Weill, ministre officiant, ou
au bedeau. “
Related posts:
- Puisque nous sommes mortels Puisque nous sommes mortels, Puisqu’en nous, dejà, cheminent Les ombres et que le temps montant Comme un gravier s’eboule, Puisque […]...
- LA TRUITE A Joël Bastard Mon regard des vieux jours se coule dans la rivière serpentine qui s’enfuit vif-argent du même antique […]...
- ANAGRIMES Où tu risques de te perdre dans un ecart Tu te rassures à suivre encore le trace Dans ce sejour […]...
- Ma cite interieure Dans ma cite interieure La societe est anarchique. Ma plume règne en maître Et ma liberte est sans limite Dans […]...
- CERCLE II À Jean Lescure. Toi, profondeur Dans ta surface. Profondeur assise Au seul niveau De la surface Et pas de […]...
- MOTS DE PASSE Par son nom chaque chose m’appelle La lampe, les draps blancs, La chaude nuit d’ete. Dans le lointain silencieux Tremblent […]...
- NOTES EN MARGE De l’ouvert on ne parle pas Les peintres chinois devant l’ouvert tracent d’un pinceau leger une calligraphie La nuit parfois […]...
- POSITION DU POÈME il est assis il a les genoux plies il voit le monde il voit des fleurs de trèfle blanches il […]...
- RIVE D’UNE AUTRE MORT III Le sable est au debut comme il sera L’horrible fin sous la poussee de ce vent froid. Où est […]...
- Plonger dans le regard Plonger dans le regard (toujours la profondeur des yeux m’etonne) Dejà tu sais cette pedte lèvre qui me brûle. Une […]...
- Le soleil braque la nuit Le soleil braque la nuit Est-ce que les mots en branches noires flottent toujours Je veux plonger dans la mer […]...
- L’EAU DISCRÈTE Une eau glacee qui coule On l’entend sans la voir (La pensee de l’ete qui chantonne sous l’herbe) Les toutes […]...
- IMMEUBLE I La nuit quand les bruits se font rares et que les couloirs s’ajoutent aux couloirs, je sais que nous n’existons […]...
- LE TÉLÉGRAPHE SOUS-MARIN J’ai toujours cru inadmissible la restriction que cher- chent à imposer à la neige ceux qui se chargent de por- […]...
- Je suis sans identité Je suis sans identite comme, coupant, par les bois le pas d’un autre, toujours un autre, à la fin, par […]...
- SOLDE Pour Aime Cesaire. J’ai l’impression d’être ridicule dans leurs souliers dans leur smoking dans leur plastron dans leur faux-col dans […]...
- ÊTRE DEBOUT Les murs qui m’entourent sont un poème. Tout ce qu’on vit nous fait poète. Je ne peux y echapper : […]...
- Toujours ce corps malingre et malefique Toujours ce corps malingre et malefique qui s’esquive en mots-couperets mais, soudain, m’enchante devenant nuage, ou rosee, ou nuit. Nuit […]...
- DANS LA LUMIÈRE DU JOUR Je suis claire dit-elle. Je suis claire comme les rumeurs de l’aube. Je suis le miroir, je m’efface – et […]...
- La moindre bête blessee La moindre bête blessee pèse si fort sur la terre, la moindre graine ecrasee que la nuit les laisse faire. […]...
- Je, Cheval Pas dans la tête seulement, un cheval. Sous les pieds dans la terre aussi, dans le dos, au creux, et […]...
- TRIBUS En roller ou en skate ils slaloment contents En frôlant les manteaux des badauds peu agiles La capuche flottante ils […]...
- AIMER AIMER, c’est toujours manquer de mots. Aussi, le poème d’amour n’est que l’ombre de l’amour. Il est le risque même. […]...
- Tu reviens de la mer avec des cicatrices Tu reviens de la mer avec des cicatrices Au genou. Saoul de sel et de soleil tu fonds. Après cette […]...
- Un arbre eperdument jette ses bras au ciel Un arbre eperdument jette ses bras au ciel Car le lierre à la longue l’a etrangle : On le voit […]...
- HERMINES (extraits) L’amer profond, les gestes d’un eveil, D’un seuil pluvieux aux avant-postes d’une ville, C’est un grand corps dont les racines […]...
- FIGURE 10 Dans la neige qui tombe il y a le thème de l’oiseau mort c’est toujours en fait je m’en souviens […]...
- NU ET SON FANTÔME II y a un clown dans mon cœur je dois le nourrir d’affection le caresser d’une œuvre J’ai cherche, il […]...
- LES FEUILLES VOLANTES Adieu mon livre, adieu ma page ecrite, Se detachant de moi comme une feuille, Me laissant nu comme un cliche […]...
- L’IMPERFECTION EST LA CIME Il y avait qu’il fallait detruire et detruire et detruire, Il y avait que le salut n’est qu’à ce prix. […]...
- LA NUIT VERTICALE Que je sois – la balle d’or lancee dans le Soleil levant. Que je sois – le pendule qui revient […]...
- Deux personnages, toi, moi Deux personnages, toi, moi, l’un etant l’autre, l’autre, l’un, le dieu impatient, le terrible, celui du feu dans la voix, […]...
- Chaque soir laissez la porte entrouverte Chaque soir laissez la porte entrouverte, il se pourrait qu’un souffle d’air veuille entrer et avec lui peut-être un papillon […]...
- LA PAROLE ERRANTE (extraits) Le thème : Voter la proposition (par le chef d’orchestre) Avec ces ecritures de marche autour de nous, et qui […]...
- TOUT TOM TOUT SEUL (EXTRAITS) Tom. Tom tout seul. En boule, electrise. Tom ses mains, ses mains l’ont reconnu. Le corps a reconnu son […]...
- MAISON СLOSE Les filles de Semur-en-Auxois ne voient pas, roses, à la fenêtre racoleuse, une fente, dans la tour qui leur ressemble. […]...
- Que reste-t-il sinon le sable Que reste-t-il sinon le sable, la perte et le renoncement? Que reste-t-il au fond, bien loin, tout au fond des […]...
- LA MAIN BRÛLÉE Comme toujours, nous avons voue le meilleur à ceux qui, passant, l’ont disperse plus loin, dilapide dans des auberges obscures, […]...
- Car le visage est jusqu’au bout, intempestif Car le visage est jusqu’au bout, intempestif, et la semblance est innombrable – on dit : fluente. La tendresse qu’on […]...
- Prière Que l’innocence demeure qu’il lui soit donne de pouvoir se perdre dans l’in- utilite de ce monde qu’elle soit suffisamment […]...