Українська та зарубіжна поезія

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PERPÉTUEL VOYEZ PHYSIQUE

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Le voyage avait commence par une declaration, je
confesse lisiblement qu’il n’y avait pas de lumière d’où
je venais, dans le reste du monde lisiblement, les cha-
meaux entreront avant les riches c’est ecrit, et l’entree
est comme le trou d’une aiguille, la porte est grosse
comme une piqûre sur un drap, les chameaux passent
facilement, plusieurs chameaux de front par cette
entree sans dechirer la toile avec ce qu’ils transportent,
une caravane par ce trou d’aiguille, le chamelier reste
dehors, on dirait un âne colle contre une pierre qui
cherche de l’ombre. Souffrez que je vous importune en
faveur de quelques habitants dont on a arrête les che-
vaux qui portaient du ble à Namur, evêque suffragant
de Cambrai, que le ble doit circuler librement, Fenelon
aurait aime cet homme qui disait à l’empereur : Fais
venir un malade, j’invoquerai mon Dieu et tes mede-
cins leurs idoles, on avait choisi un paralytique, et au
nom prononce par le guerisseur l’infirme se lève et
saute sur un arbre. Pour ce tour de magie les soldats lui
enfoncent un couteau dans la gorge, les couteaux
tendres comme de la cire coulaient sur lui.

17/5

Ligne droite, rang de nageurs, cent pieds par ligne,
l’orado pedestris, la langue qui se traîne, va par terre,
l’autre est la langue ailee, l’autre est l’hirondelle, vous
n’aurez plus besoin de poser le pied, je rêve de marche
c’est vrai, de marcher et de boire, et quand vous aurez
bu impossible de marcher, et je rêve de terre, de la
terre tout près, de la terre tout à fait dessus, se touchant
l’un sur l’autre, que je rêve de poser la main à cet
endroit, la main avant le pied, et vous marcherez pen-
dant cinq cents jours et la langue descendra vers vous,
je rêve que je voyais les arbres sauter par petits bonds,
et des lignes de trois mille pas, on allait boire dans ce
jardin, et tous les oiseaux venaient se poser à son tour,
sur les branches longues et droites, pas d’autre figure
que le pied suivant l’autre, et les deux sur la même
ligne, à pieds joints par bonds comme les moineaux.
Une fourmi se hâte sur le parquet, on vous l’a dit, on
vous redira, ces choses n’ont pas d’importance, une
vieille fourmi sèche de quelle taille? Vous avez lu qu’en
Ethiopie on elève des fourmis aussi grandes qu’un
grand chien, grattant le sable jour et nuit pour trou-
ver de l’or et capables de mettre en pièces un homme
qui viendrait les voler, les livres sont pleins de men-
songes, six pattes à un chien qui fait des provisions,
l’abondance de la fourmi ne produit aucune richesse,
l’abondance, l’abondance

29/5

Imaginons la terre, à l’image elle fut creee, la terre,
le ciel et les fantômes, et l’homme, lui et elle, les deux
à l’image, au fantôme, cela ressemble, cela pareil à
l’imitation, et desormais deux ou trois mots pareils
dans sa tête qui reviennent, refait les mêmes gestes,
avec les mêmes gestes la même figure, la fraîche figure,
l’arbre neuf, n’arrêtez jamais, à la fin du temps c’est le
repos, assis, debout, assis, debout ecrire, vous n’avez
pas vu encore mes dessins, vous n’avez pas entendu la
foule approcher, copiste, Frère Abondant ou Copiosus,
et si appliquant à l’ecriture, chaque mot change en
ligne à lire, ligne publique, une parde de science trop
courte et une partie de marche sur Copia la Terre,
copiste ou habitant, j’ai lu qu’on restait assis pendant le
sacrifice pour marquer la stabilite de la deesse. Et lu
que cette ville est creusee et bâtie sur des cavernes inte-
rieures, les eaux souterraines ruinent les murs et les
personnes, au-dessus de la porte vous inscrirez que
c’est la Terre, le nom de la Terre, ici est la porte,
chaque livre est la Terre, chaque ligne, et Copia le nom
de la multitude des choses ecrites et des cavernes
pleines d’eau, et copiste mesure convient, qui pourrait
dire aussi sacrificateur d’Ops ou de Copia, celui qui
reste assis pendant le sacrifice, et assis devant, de
l’autre côte du fleuve, les deux assis, et assis par terre
comme la deesse solidement posee, inebranlable, abîme
d’eau, eruption, affreux tremblement.

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PERPÉTUEL VOYEZ PHYSIQUE - BERNARD COLLIN