ÉPREUVES
À Lionel Ray
Correcteur haletant des points et virgules
puisses-tu revoir d’un iris forcene
revoir et corriger d’une plume angelique
le texte même à la hâte griffonne
d’une vie sans autre point qu’ultime
et que nul jamais ne sut lire ni ecrire.
Vois : il manque des points de certitude
au-dessus des i du desir d’infini
et les r d’espoir, amours, vert paradis,
de leurs vers leurs rimes et leurs refrains
dans l’air du temps se sont evanouis.
De ses blessures allège tout amour
eponge au tableau noir le sang de la demente
Histoire et demonte son cycle infernal
Dissipe en feux et fumees de Bengale
Ce vieux bazar de hurle et de braises.
Ah! correcteur haletant des points et virgules
pour qu’elle se puisse lire sans peines
fais que s’ecrive en lumière en caresse
d’aile une vie la vie reconciliee
telle une aube d’ete sur une rive heureuse.
Related posts:
- ÉPREUVES DU POÈTE En ce monde Où la vie Se disloque Ou s’assemble Sans repit Le poète Enlace le mystère Invente le poème […]...
- LA CARAVANE DE MES MOTS La caravane de mes mots traverse la page desert blanc sans repères sans points d’eau...
- ÉPREUVES DU CHANT Homme de tous lieux Otage des mots Saisi par les lois Arrête par le temps Jamais les meutes ne trancheront […]...
- CHANSON DES GITANS Ombres de la Porte Saint-Pierre Attachees aux gisants de pierre Fuyant votre vie faussee Prenez garde au bord des fosses […]...
- CERCLE II À Jean Lescure. Toi, profondeur Dans ta surface. Profondeur assise Au seul niveau De la surface Et pas de […]...
- Sur les quais Face à l’ecluse, Le Valparaiso craque de partout. Titus, le barman, a mis John Lee Hoocker pour calmer le jeu. […]...
- L’AVEUGLE J’ai vu tes filles, Dieu des armees Et tout de suite j’ai aime leurs yeux de brume J’ai aime leur […]...
- SOLDE Pour Aime Cesaire. J’ai l’impression d’être ridicule dans leurs souliers dans leur smoking dans leur plastron dans leur faux-col dans […]...
- Je n’ai pu demeurer loin de toi pour ta fête Je n’ai pu demeurer loin de toi pour ta fête. Avant-hier je t’ai dit : “Adieu. Separons-nous. Mon amour est […]...
- Terre exacte Certains furent consumes d’autres prodiguent encore. D’autres encore reposent dans les jardins d’autres essaiment le jouir dans les urnes. Cache-toi […]...
- TRAVAUX D’AIGUILLE DE PIN Bondee d’amers croissants, la fenêtre s’egare : Chiffonniers câlines, aimantes par les lunes, Des chevaux font le vide où benir […]...
- D’une ève de Cranach à la conscience pure D’une ève de Cranach à la conscience pure Leurs yeux seront dans cette perle de rosee Ces floraisons laquees, Là, […]...
- POUR EN VENIR À BOUT ET NE JAMAIS SE RENDRE Cette poesie n’a rien à foutre de l’etat d’âme de ses lecteurs! Ce qu’elle exige d’eux, c’est d’abord leurs muscles! […]...
- Je suis sans identité Je suis sans identite comme, coupant, par les bois le pas d’un autre, toujours un autre, à la fin, par […]...
- MÈRE Mère tu es partie tu n’as pas eu le temps de nous dire adieu la mort t’a enveloppee dans son […]...
- Et ce serait un grand bonheur d’en finir à l’automne Et ce serait un grand bonheur d’en finir à l’automne avec ce corps qui n’en peut plus et dans les […]...
- Rien que les fougères Rien que les fougères Un oiseau la lisière Le ciel voici Le taillis devant l’aube Quel fremissement Jamais ne fuyait […]...
- MELANCHOLIA SI Les rimes sont des sepultures Leur encre est plus noire que celle des tombeaux Elles servent aux troubadours sans guimbarde […]...
- SUR L’OCÉAN DES LIVRES Les voyelles eclaboussent dans le ressac du savoir les radeaux des couvertures transportant leurs cargaisons jusqu’aux ports de la memoire […]...
- LES PAVOTS Poète avec un cœur qui ne va pas à la ligne tu triches dans la grimpette et t’accroches les ailes […]...
- COMMUNION SOLENNELLE de loin je vis deux femmes assises au vert je ne sais quoi faisant l’une près l’autre leurs corsages blancs […]...
- LE TEMPS DE NEIGE Il neige elles s’en rient Elles se rient de tout De l’hiver d’être nues De la nuit et des hommes […]...
- Un arbre eperdument jette ses bras au ciel Un arbre eperdument jette ses bras au ciel Car le lierre à la longue l’a etrangle : On le voit […]...
- Cendre L’etrange voie que constitue ce sifflement du feu, ce gresillement. L’emprise du feu, ce qu’il contient et qui s’echappe ainsi, […]...
- Celui des signaux de fumee sur la montagne Celui des signaux de fumee sur la montagne Il reste leurs noms. Dans leurs visages d’alors la sentence de mort […]...
- ELEGIE 12 Sois la semblance en moi de l’amour que tu fus Sans passe ma vivante à jamais à ne croire Où […]...
- RETOUCHE À LA RUE ÉTROITE Le bruit bourgeonne roule par des voitures à fines roues. Un homme vit dans le grenier sans connaître le reste […]...
- GRANDE HAZANA! CON MUERTOS! 1 L’arbre defait ses plis et le noir de la nuit mange les yeux d’une lune d’argile Si la mort […]...
- DROITE Au moins pour toi, Pas de problème. Tu crois t’engendrer de toi-même À chaque endroit qui est de toi, Au […]...
- APRÈS Après la trace, vient la distance. Ce que rêve l’autre, ce que rêve l’un, L’un dans l’autre se sont compris. […]...
- SOPHIA DU CENTAURE Le vent est prince de ces Terres. Il ne cesse d’aller et venir, traînant partout son manteau limpide. Il a […]...
- Si je devenais gros Si je devenais gros, je grossirais aussi les arbres les immeubles, les voitures, les orbites les gobelets, les œufs Je […]...
- Tombe du ciel dans le terreau des besoins quotidiens Tombe du ciel dans le terreau des besoins quotidiens Arabe ou romain Le chiffre s’epanouit Colore les projets, stimule la […]...
- SEPTIÈME POÈME FANG YI Quand tu en dechires sans bruit le tissu pour que res- pire son etoile de quel côte du reel es-tu […]...
- ANAGRIMES Où tu risques de te perdre dans un ecart Tu te rassures à suivre encore le trace Dans ce sejour […]...
- ARP INCOGNITA Chevalet du Peintre On n’a rien trouve de vivant par là ; je veux dire rien qui se trahisse. Nulle […]...
- SANS LIEU SINON L’ATTENTE La graine s’ouvre au point precis de toute graine. Le merle sur le nid se fixe en espace palpable. Mais […]...
- LE PLUS BEAU VERS DE LA LANGUE FRANÇAISE ” Le geai gelatineux geignait dans le jasmin “ Voici, mes zinfints Sans en avoir l’air Le plus beau vers […]...
- Pourquoi n’allez-vous pas à Paris? Pourquoi n’allez-vous pas à Paris? – Mais l’odeur des lys! Mais l’odeur des lys! – Les rives de la Seine […]...
- À ceux qui partent pour oublier leur maison À ceux qui partent pour oublier leur maison Et le mur familier aux ombres J’annonce la plaine et les eaux […]...