J’ai longtemps remonte des boîtes à musique
J’ai longtemps remonte des boîtes à musique
J’ai longtemps recite des tirades classiques
J’ai longtemps cogite sous de tristes tropiques
J’ai longtemps agite pour l’action poetique
J’ai longtemps evite l’approche analytique
J’ai longtemps assiste à des autocritiques
J’ai longtemps exalte le pylône electrique
J’ai longtemps respecte le poteau de boutique
J’ai longtemps poireaute au metro Republique
J’ai longtemps dejeune au bistrot chez Monique
J’ai longtemps recherche des laines gaeliques
J’ai longtemps venere l’automne et ses colchiques
J’ai longtemps contemple les nuages d’Armorique
J’ai longtemps gigote sous de belles athletiques
J’ai longtemps bafouille sous le claque et la clique
J’ai longtemps etoffe le paradigmatique
J’ai longtemps deglingue diverses mecaniques
J’ai longtemps roupille sous de flasques moustiques
J’ai longtemps atchoume sous le plâtre et la brique
J’ai longtemps mijote sous des bâches en plastique
J’ai longtemps arpente la surface acrylique
J’ai longtemps calcine sous des tas d’encycliques
J’ai longtemps bombarde l’ecran du politique
J’ai longtemps admire les vagues qui rappliquent
J’ai longtemps gravite sous des astres mythiques
J’ai longtemps oublie l’adequate replique
J’ai longtemps verifie le compte syllabique
J’ai longtemps habite sous de vastes portiques
(Depuis le dix-neuvième siècle, l’esperance
de vie anterieure a considerablement augmente)