L’HIVER
À Gilbert Koull.
J’ai su pourtant donner des ailes à mes paroles,
je les voyais tourner en scintillant dans l’air,
elles me conduisaient vers l’espace eclaire..
Suis-je donc enferme dans le glacial decembre
comme un vieillard sans voix, derrière la fenêtre
à chaque heure plus sombre, erre dans sa memoire,
et s’il sourit c’est qu’il traverse une rue claire,
c’est qu’il rencontre une ombre aux yeux clos,
maintenant
et depuis tant d’annees froide comme decembre…
Cette femme très loin qui brûle sous la neige,
si je me tais, qui lui dira de luire encore,
de ne pas s’enfoncer avec les autres feux
dans l’ossuaire des forêts? Qui m’ouvrira
dans ces tenèbres le chemin de la rosee?
Mais dejà, par l’appel le plus faible touchee,
l’heure d’avant le jour se devine dans l’herbe.
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