Українська та зарубіжна поезія

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VINGT-QUATRE HEURES D’AMOUR EN JUILLET PUIS EN AOÛT

J’attends qu’elle rôde, qu’elle tousse,
Qu’elle bâille, qu’elle crache, qu’elle
Tâte son gosier, qu’elle marche.
J’attends une cloison de papier mâche.
J’attends qu’une cloison de papier mâche
Laisse venir à moi un peu d’elle.
Le froissement leger d’une tempête
Amoureuse ne pourrait suffire. Quelques
Plaintes sont necessaires. Un exterieur
Est necessaire. Qui devient de jour en jour
Plus sevère à la volupte d’autrui.
Elle demande à être embrassee sur la bouche.
Je lui prends la tête à deux mains.
Je lui caresse le visage. Aux tempes.
Elle demande encore à être embrassee
Sur la bouche.
Quand tu dis :
Toute chair, tu mords
Dans de l’histoire.
Et la toilette du mot demeure imaginaire.
Il pleut.
Le paysage
Un brouillard bleu laisse derrière lui
Une haleine froide. L’une des chaises
Est derangee. La table, près de la porte,
Retenait un revers de rideau. Quand
La mer se redrait, les nuages disparaissaie:
Le paysage etait au-delà des arbres.
Nous ne savions plus ce qui avait ete
Profondement modifie.
Avec quel bloc il faudrait
Se defendre.
Dans ce climat qui vient des mots.
Il y avait, près de ton cœur,
Une robe. Et sur ta robe, une fleur.
Comme une lèvre, un peu forte.
Puis un instant
D’inexacdtude.
Et puis ma laideur d’homme
Qui a besoin de plaire.
Le vent rabattait vers nous l’horizon.
Une odeur de papier brûle. Il faisait
Encore plus chaud que d’habitude.
Tu disais qu’il faut parfois faire l’amour
Comme à l’ecole les travaux pratiques.
Sans craindre d’être trop petit
Ou trop grand. Sans attendre à demain,
Ou qu’il fasse beau.
Ou qu’il fasse froid.
Pourquoi faudrait-il qu’il fasse froid?
Il fait une soiree etouffante. Seul le plancher
Conserve un peu d’activite. Il faudrait accepter
Les choses comme elles se presentent. Ou même
De les voir comme elles se presentent.
Le ciel roule dans une voiture bleue.

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VINGT-QUATRE HEURES D’AMOUR EN JUILLET PUIS EN AOÛT - HENRI DELUY